Frère aîné ou esprit politique chétif

Photo: aravot.am
Photo: aravot.am

Au mois d’avril de cette année les opérations militaires étendues au long de la frontière d’Artsakh et de l’Azerbaïdjan n’ont duré que 4 jours, mais elles ont laissé quelques importants résultats. C’est à l’étude de l’un de ces résultats que notre analyse est dédié, il s’agit aux relations russo-arméniennes l’une des principales directions de la politique extérieure de la République d’Arménie.

Après les événements d’avril dans les cadres politiques ainsi que sociaux intraarméniens on commence à discuter la politique de la Fédération de la Russie envers l’Arménie qui  est notre allié stratégique et qui est le membre de l’ANS. Dans les nivaux les plus différents à partir du milieu de la vie quotidienne jusqu’à les tribunaux gouvernementaux, on discute très activement le fait que les positions arméniennes sont bombardées par les plus différents armements produits en Russie. Dans la presse ainsi que dans les chaînes de télévision on publie les données sur la quantité et sur les types de l’arme vendu à l’Azerbaïdjan par la Russie. Tout cela provoque la plainte et la colère de la société arménienne. D’ailleurs les côtés arméniens et russes expriment leur attitude et avis de niveau officiel sur l’objet, néanmoins ils ne sont pas suffisants pour calmer la colère des tranches au moins actifs de la société en ne leur donnant pas les réponses des questions prioritaires. Le but de cette analyse n’est pas du tout la critique de la politique menée par la Russie envers RA ou bien la présentation de la Russie comme un pays ennemi, mais c’est une brève analyse  de l’histoire de  l’esprit arménien sociopolitique  pendant les dernières 300 ans, qui nous donnera la possibilité de trouver les réponses pour les questions qui nous intéressent, nous adressons aux faux destinataires en la personne de la Russie, de l’Europe et d’autres pays.

 Aperçu historique

Le fait que, la Russie vend les armes d’une grande quantité à l’Azerbaïdjan en argumentant que si elle ne vend pas les autres feront la même chose à sa place (quoique ces insistances ne correspondent pas à la réalité parce que la vente des armes à grande portée et des armements faisant de grandes ruines est interdite par la loi aux États-Unis ainsi que au Royaume Uni et dans d’autres pays, qui sont les pays principaux produisant telles armes), la Russie met le signe d’égalité entre les arméniens en Artsakh luttant pour leur droit a l’autodétermination et les opérations des azéris, cela ne doit pas du tout être pour nous une nouvelle chose ou former l’attitude hostile envers la Russie. Ce n’est pas un secret que la position géographique de l’Arménie avait toujours intéressé et maintenant aussi intéresse aux grands pays régionaux et mondains. Cet intérêt n’est point conditionné par la sympathie, par la compassion ou par la malveillance  des grands pays envers l’Arménie. Simplement la surveillance de la Russie envers le territoire  arménien lui donne la possibilité de réagir l’extension de l’influence de la Turquie et des États-Unis dans la région. En outre l’Arménie crée une barrière entre les peuples islamiques se trouvant en Russie et entre les musulmans du Proche-Orient. La base militaire russe stationnée en Arménie est importante pour l’influence russe au Proche-Orient. L’Occident aussi a des fins spéculatives liées avec l’Arménie. Bien que la Turquie est l’allié des Etats-Unis et le membre d’OTAN (NATO), néanmoins l’Arménie et les Arméniens sont une arme supplémentaire pour les Etats-Unis pour retenir les prétentions, grandissant jour par jour, de la Turquie et l’extension de l’influence au Proche-Orient et au monde islamique en général. La «Question arménienne» en est la preuve, qui n’était qu’une arme dans les mains des grandes puissances pour intervenir aux affaires de la Turquie. Après la chute de l’Union soviétique  comme les autres républiques de L’Union Arménie aussi a reçu une aide remarquable matérielle des Etats-Unis, qui de cette manière cherchait à tirer l’Arménie de la zone de la surveillance russe et ainsi décrasser les tendances impériales de la Russie dans la région. Si on ajoute à côté de tout cela l’importance économique du territoire de l’Arménie et des voies commerciales, alors les motifs réels de l’intérêt des grands pays envers l’Arménie seront clairs.

Pour le comprendre il ne faut pas avoir des connaissances académiques, il est suffisant de jeter un regard rétrospectif à l’histoire pour tirer des leçons du passé. Nous verrons que dans les différentes périodes historiques les situations pareilles ont été à plusieurs reprises dans la réalité arménienne.

Après la perte de la structure d’État l’esprit politique arménien a été fixé sur une seule idée de trouver une force extérieure quelconque, gagner son parrainage et à l’aide de celui-ci restituer la structure d’Etat d’Arménie. Dans la voie du développement de ce point de vue les représentants de l’esprit arménien sociopolitiques sont tellement avancés qu’ont propose l’existence du document portant le titre «Testament de Nersès le Grand». D’après cela «la structure de l’Etat qui s’était effondrée à cause de nos fautes, devrait se restituer à l’aide du roi chrétien venu de l’Occident». «Le papier des alliés» est une autre preuve suivant laquelle le roi arménien Trdhate 3 et l’empereur de Rome Constatin ont signé un contrat  par lequel il s’est engagé à servir aux arméniens. Ici, il n’est point important qu’est-ce qu’un tel contrat ou testament a existé ou non? Le fait est que l’esprit politique arménien désormais compte sur la force extérieure. En acceptant le fait de collaboration avec la force extérieure dans l’affaire de la restitution de la structure d’Etat ou d’atteindre a un autre but politique nous pensons que les hommes d’Etat devraient donner le rôle prioritaire aux Arméniens. Faire une adresse et demander une aide à des différents pays exigerait de s’occuper prioritairement aux travaux préliminaires de son propre peuple dans les aspects militaires ainsi que idéologiques (par exception de l’Artsakh et de Syunikh dans les années 1720). Mais cela n’était pas du tout inclue dans leurs affaires. En plus, en n’négligeant son propre facteur et en ne comptant que sur la force extérieure, les hommes d’affaires arméniens n’avaient pas rendu compte le facteur d’intéressement. Donc à quel point les pays européens (sauf être chrétien) sont  intéressés, par exemple la France, pour aider les Arméniens et pour restituer la structure d’Etat, quels sont ses intérêts dans le cas du commencement de la guerre avec la Turquie Ottomane, ou quels sont ses intérêts pour vaincre cette guerre? Sans les questionnements ci-dessus indiqués et les conclusions adéquates notre adresse à un pays quelconque est considérée comme au moins une simple naïveté. Nous pensons qu’avant Israël Ori l’esprit politique arménien n’était pas chargé de telles questions. Et ce n’était que Israël Ori qui après de longs vagabondages en Europe a compris qu’attendre une aide de l’Europe était irréel non que les européens chrétiens sont cruels ou ne veulent pas soutenir les Arméniens, mais que leurs intérêts exigent autre chose. Ori, en établissant des liens avec les milieux politiques et publics de différents pays (John Locke, Hovhan Wilhelm et d’autres), avait  acquis de suffisantes connaissances politologiques, qui l’ont aidé à comprendre qu’on résout tels problèmes non par les émotions, mais par les intérêts matériels et objectifs. Dans le résultat, Ori s’est orienté vers la Russie puissante dont les intérêts coïncidaient dans cette période  avec nos tendances nationales.

Après Israël Ori par l’influence immédiate de son activité l’esprit politique arménien de l’Occident s’est orienté vers la Russie. Cette orientation politique continue jusqu’à nos jours malgré le fait que les intérêts des Arméniens ne coïncidaient toujours avec ceux de la Russie. En étudiant lˈhistoire nous verrons que les Russes ont laissé les Arméniens seuls devant les ennemies, naturellement par leurs propres intérêts, parfois même les ont soutenu (le traité russo-turc en 1724, les années 1915-1918, le traité Brest-Litovsk en 1918, Autodéfense de l’Arménie de la montagne, Garégin Njdeh (1919-1920), 1920-1921). Noun ne tachons pas du tout de prouver, même faire une allusion que les Russes ont trahi les Arméniens. Tout d’abord il faut que nous nous rendions compte que dans la politique il n’existe pas la catégorie de trahison, il existe la coïncidence ou la conflagration des intérêts. En réévaluant nos relations séculaires avec les Russes nous devons enfin leur donner une vraie note. Les Arméniens ont pris et prennent les Russes comme leur «frère aînée» desquels  ils attendent toujours le soutien, mais l’attitude des Russes est reflétée dans la réponse de l’archevêque Hovsep Arghutyan quand ce dernier avait présenté le futur projet du traité russo-arménien «On signe les contrats entre les Etats, les Arméniens comme nous savons n’ont pas de l’Etat». C’est très logique dans la politique; pour la Russie les Arméniens ont existé et existent seulement dans les cadres de leurs intérêts. Il est grand temps que l’esprit politique arménien comprenne cette simple vérité et au lieu de chercher des alliés éternels ou «un frère aîné» il faut qu’il s’occupe de la construction d’Etat et des travaux de la rendre puissante à tout prix. Après tout cela il faut caractériser les fonctionnaires d’Etat, qui dénomment la Russie ou un autre pays le frère aîné, au moins comme les attardes politiquement. Malgré tout cela  aujourd’hui quelques personnes dans la réalité arménienne continuent à attribuer à la Russie le rôle honorable du frère aîné, de l’allié éternel, de partenaire fiable et de sponsor. Il est regrettable que malheureusement ces personnes-là se trouvent dans les cercles supérieurs du pouvoir. Il est plus regrettable que telles idées sur la Russie sont entrées avec le temps dans la conscience de la société arménienne, dans ce fait les années 70 de l’Union Soviétique ont leur investissement particulier. Pour une génération qui a été éduqué par l’esprit soviétique le comportement de la Russie pendant la guerre d’avril et après cela, avait l’influence  d’une douche froide. En dépit de ceux-ci la nouvelle génération de l’indépendance, qui étant libéré des stéréotypes, inspire l’espoir et comprend la logique des événements et en fait une vraie analyse.

Conclusion

Il faut noter encore une fois que notre but n’est pas de former une attitude hostile envers la Russie ou une autre force extérieure. Simplement on tache de tirer des leçons de l’analyse brève du passé et, au lieu d’accuser les autres dans ses propres malheurs, de trouver et révéler ses propres fautes pour ne pas les répéter dans l’avenir. Nous pensons que les leçons d’histoire sont suffisantes pour que notre société, entre outre les représentants du pouvoir politique, comprenne que la Russie n’est pas et jamais n’a pas été «le frère aîné» ou parraineur des Arméniens. Tout simplement dans certaines périodes de l’histoire par ses propres intérêts la Russie a gagné le cœur des Arméniens, parfois elle a même les intérêts nationaux et l’identité des Arméniens. Ce ne sont pas les Russes qui sont coupables, mais les Arméniens, parce qu’on a commenté par méprise les relations russo-arméniennes et au lieu de s’occuper à former la structure d’Etat on demandait l’aumône. Certains fonctionnaires en parlant des relations russo-arméniennes s’expriment ainsi «les arméniens sont habitué à se trouver sous le joug des Turcs ou des Persans, dans ce cas est-que il n’est pas mieux à se trouver sous la domination de la Russie que des Turcs ou des Persans» (député de l’Assemblée Nationale Mher Sedrakyan), «Les Russes sont toujours été à côté des Arméniens, la Russie est l’amie des Arméniens, la frontière de la Russie commence par l’Arménie» (député de l’Assemblée  Nationale Seyran Saroyan), «Que ferons-nous sans les Russes» (député de l’Assemblée nationale Samvel Aleksanyan). Nous pensons qu’il est superflu et insensé de d’apprécier telles expressions, nous pouvons nous consoler par l’idée que ce n’est pas le point de vue de tout le monde.

Selon l’idée politique anglo-saxonne il n’y a pas d’éternels alliés, ce ne sont que des intérêts éternels. Voilà par quel principe il serait mieux que les fonctionnaires d’Etat arméniens se guident en gérant la politique d’Etat. Dans une certaine période la Russie était vraiment l’allié des Arméniens, mais la situation a changé il y a longtemps. Dans les conditions internationales et régionales les Arméniens peuvent devenir les alliés avec d’autres forces extérieures sauf la Russie, comme l’Iran, la Chine et  les Etats-Unis. Et le fait, que la Russie est contre la mise en place et l’approfondissement des relations entre les Arméniens et les pays ci-dessus indiqués, n’est pas suffisant pour ne pas développer les rapports d’alliance dans les domaines politiques, économiques et militaires. Mais cela ne signifie point du tout qu’il faut rompre ou aggraver les relations avec la Russie. Il faut la faire comprendre que l’Arménie est un pays indépendant et se guide seulement par ses propres intérêts nationaux (ou au moins tente à devenir). Et si la Russie veut être lié économiquement et politiquement avec les Arméniens, elle est obligée de proposer les conditions plus favorables pour la collaboration  universelle que les autres.

En assumant le fait  que dans le milieu des relations internationales présentées les pays ayant très peu de ressources ne peuvent pas pratiquement se présenter indépendamment par les causes objectives et subjectives, nous trouvons qu’il faut faire tout pour se dérober et dans ce résultat recevoir des cessions des côtés intéressés. Par les conditions de la situation géopolitique présente il est dangereux pour l’instant d’adhérer à un centre de force pour 100% et de servir à ses intérêts (nous pensons que tôt ou tard nous nous retrouverons face à la nécessité inévitable de choisir, et il sera mieux de ne pas prendre la résolution selon la logique des «fonctionnaires de génie» ci-dessus indiqués, mais par les intérêts nationaux). Malheureusement, il faut constater que les pouvoirs présents ont adopté cette politique néfaste en subordonnant les intérêts nationaux a une force extérieure, dans ce cas-la aux intérêts de la Russie (cela témoigne l’adhésion de l’Arménie à l’ANS, à UEM, les constructions destinées évidemment à servir à la Russie, récemment aussi l’idée de la création des troupes militaires russo-arméniennes, et en général le processus et la logique présents des relations russo-arméniennes).

En résumant il faut noter que la République d’Arménie est un pays indépendant il y a 25 ans, et il ne faut qu’elle mette son espoir dans une force étrange dans la voie de la structure d’Etat et de devenir puissante. Cette thèse ne veut point dire que nous refusons l’idée d’avoir des alliés. Au contraire, dans cette situation nous devons augmenter le nombre de nos alliés et il ne faut jamais mettre son espoir sur quelqu’un  sauf ses propres forces. Il faut que l’esprit politique arménien se libère enfin des clichés du passé et s’élève sur un niveau plus haut et en cherchant des alliés ne se guide pas par les notions «de la fraternité éternelle» ou «de l’hostilité permanente», mais par une logique politique  mûre construite autour l’intérêt d’Etat.



Auteur: Hayk Paytyan (Hayk Paytyan). © Tous droits réservés.

Traduit par Izabela Tshagharya