Les 10 dirigeants les plus échoués de l’Arménie

Le top 10 des dirigeants les plus échoués des États indépendants arméniens au cours de l’histoire.
Dans cette liste, nous prenons en compte la situation précédente du gouvernement, les capacités personnelles, l’activité et l’héritage.

10) Roi Varazdat, roi d’Arménie, Dynastie des Arsacides, années 374-378

Le roi Varazdat, considérant Mouchegh Mamikonian le complice de l’assassinat conspirateur du roi Pape, et le partisan de faire de la Grande Arménie une province romaine, l’a fait tuer pendant le festin en 376. Cependant, aucune mesure n’a pas été prise pour empêcher la réponse possible des Mamikonian après le meurtre de Mouchegh ce qui a conduit à une collision inévitable avec l’une des maisons ministérielles les plus puissantes du pays. En 377, Varazdat admet la domination de la Perse sassanide et le pays perd son indépendance. Manouel Mamikonian, libéré de la détention perse, prend alors les armes contre Varazdat et le force à se réfugier à Rome en 378.

9) Guy de Lusignan ou Constantin III, roi arménien de Cilicie de 1343 à 1345

Constantin était dès le début contrarié à accepter la perspective de s’asseoir sur le trône arménien, espérant renforcer son pouvoir dans la cour byzantine tout en étant son général oriental. Mais, après la chute dans la lutte contre Jean V, il a finalement accepté de devenir le roi d’Arménie. Durant son règne, cependant, il était incapable de cacher son indifférence envers le trône arménien, approfondissant la politique pro-occidentale et gagnant une réputation de «pro-latin». Pendant son règne, les contradictions internes ont été aggravées en affaiblissant l’état de l’intérieur, dans le même temps, les contradictions avec l’Égypte se sont approfondies. La haine des États musulmans environnants a grandi contre le royaume arménien. Dans les conditions d’incertitudes et de contradictions internes et externes, en 1344, la classe dirigeante arménienne a organisé le meurtre du roi.

8) Constantin (V), roi arménien de Cilicie de 1362 à 1373

Constantin était l’un des rois les plus inglorieux en Arménie, qui, selon les historiens, avait un seul but de sauver sa personnalité et sa fortune volée. Pour cette raison il proposait souvent son trône au roi de Chypre Pierre I, l’un des plus célèbres monarques chrétiens de l’époque. La mort de ce dernier en 1369 a, cependant, échoué les plans de Constantin, le penchant de trouver la paix avec les Mameloukes d’Egypte. Constantin, se battant contre les Mamelouks depuis des années et portant la renommée de pro-occidental, proposait alors le trône arménien au Sultan égyptien. Il est intéressant de noter qu’à l’époque si les dirigeants du pays cherchaient des moyens pour changer leur roi et s’adressaient aux pays étrangers avec une demande d’un nouveau roi pour eux ou pour éliminer complètement l’autorité royale arménienne, Constantin lui-même avait fait une telle démarche. Cela montre le manque de respect du roi envers le trône royal arménien, le malveillant à son égard et la volonté de sacrifier un État indépendant pour ses intérêts personnels.

Constantin V a été tué en 1373 laissant comme un héritage politique les relations tendues avec les deux principaux centres de pouvoir, le renforcement des forces centrifuges internes et l’accélération sans précédent de la chute du royaume.

7) Serge Sargsyan

Président de la République d’Arménie, 2008-2018 

Les années présidentielles de Serge Sargsyan sont marquées par la stagnation flagrante de la vie politique et économique de l’État. Il est arrivé au pouvoir à la suite des élections présidentielles controversées.

Au cours de sa présidence, le taux de pauvreté a augmenté d’environ 2 %. L’indice du PIB a touché à son terme ; en 2017 les 11,7 milliards de dollars de l’année 2008   sont devenus 11,6 milliards de dollars. Cependant, nous pouvons considérer comme le point le plus grave de sa présidence la diminution du nombre de la population, lorsque 350.000 de citoyens ont quitté l’Arménie pour toujours. La dette publique a augmenté sans précédent ; en 2017 les 1,9 milliards de dollars de l’année 2008 sont devenus 6,8 milliard de dollars, mettant le pays en danger de défaut de paiement. Par contre, ces chiffres gênants ont été enregistrés dans les conditions relativement paisibles régionales et dans les conditions favorables pour le développement économique mondiale, qui a rarement été rencontré dans l’histoire de l’Arménie. Au lieu de cela, en Arménie la fraude pyramidale économique s’est fixée, devenant une composante clé de la vie de l’État. Avec l’augmentation constante de l’économie majeure et souterraine les petites et moyennes entreprises ont commencé à sortir de l’arène.

Dans les relations politiques internes, la déformation irréversible du processus électoral avait une signification négative, lorsque la corruption électorale est devenue un phénomène publiquement acceptable. De nombreux hommes politiques ont été jugés coupables avec des accusations de la criminalité inventées. Pendant sa présidence, l’Arménie a connu la tourmente des prisonniers politiques. L’opposition politique a acquis un rôle marginal et nul dans la prise des décisions. Le système politique est apparu sous le contrôle total de Sargsyan, excluant le changement de pouvoir à travers les élections.

Pendant la présidence de Sargsyan, l’Arménie a continué à s’isoler des processus d’intégration régionale, en particulier n’utilisant pas le potentiel réel pour l’approfondissement des relations avec l’Iran. Après près de 3,5 ans de négociations en 2013, non seulement il n’a pas signé l’accord d’association avec l’Union européenne, mais aussi passant une soirée au Kremlin, il a décidé que l’Arménie devrait rejoindre à UEEA qui était créé par l’initiative de la Russie. Son « diplomatie du football » a fini avec un renversement, à la suite duquel non seulement  la frontière entre l’Arménie et la Turquie est restée fermée   et n’a pas  rétabli des relations diplomatiques, mais aussi l’Arménie  a décidé de créer une commission chargée d’enquêter sur la question du génocide. Le 1er mars en 2018, les protocoles arméno-turcs ont été annulés, compliquant à nouveau le processus de réconciliation arméno-turque et rendant sa future encore plus sombre.

Des opérations militaires d’avril de quatre jours ont eu lieu pendant la présidence de Sargsyan, à la suite desquelles la partie arménienne a subi des pertes régionales. La superficie totale des deux États arméniens s’est diminuée de 4 174 kilomètres carrés à 4 173 kilomètres carrés. Il n’a pas saisi de l’occasion pour ramener la cause de Haut- Karabagh au processus de négociation. En outre, la condition préalable à l’introduction du mécanisme d’enquête sur les violations des frontières a été rapidement oubliée à cause de l’incohérence arménienne.

Les années présidentielles de Serge Sargsyan ont incontestablement affaibli le pays et l’ont rendu plus vulnérable pour les adversaires. L’Arménie avec ses indicateurs est restée presque derrière tous ses voisins et concurrents. Sargsyan est sans aucun doute l’un des dirigeants les plus échoués de l’histoire arménienne, qui n’a pas occupé une place plus élevée des dirigeants échoués, parce qu’il n’a pas amené le pays à un déclin totale.

6) Hamo Ohanjanyan

Premier ministre de la Première République d’Arménie, du 5 mai 1920 jusqu’au 23 novembre

Hamo Ohanjanyan a assumé la fonction du premier ministre en 1920 au résultat des soulèvements de mai des bolcheviques dans le but de réprimer la révolte. Un bureau-gouvernement a été formé, c’est à dire le gouvernement de la République d’Arménie s’est constitué entièrement des membres du bureau de FRA (Fédération révolutionnaire arménienne) et servait uniquement les intérêts du parti. Si au moment des soulèvements cette démarche était explicable en quelque sorte, après la répression de la révolte le maintien de ce bureau-goubernement montrait que le parti ne se distinguait plus du gouvernement arménien. Ohanjanyan était un membre typique d’un parti dont la tâche était de servir son parti et de défendre ses intérêts en les assimilant aux intérêts de l’Etat de la République d’Arménie.

L’indifférence d’Ohanjanyan dans les relations avec la Turquie était l’une de ces manifestions évidentes. En méprisant la proposition de Kemal de normaliser les relations arméno- turques, Ohanjanyan réservait ce règlement aux pays européens. Il était l’un des partisans du recours à la troisième force ne comprenant pas que cette troisième force devait satisfaire premièrement ses propres intérêts dans les relations arméno- turques aux dépens de l’hostilité entre les Turcs et les Arméniens. La politique étroite et centrée sur le parti du gouvernement d’Ohanjanyan a ignoré la règle de mener une politique extérieure équilibrée en aboutissant à la guerre turco-arménienne en automne 1920. Jusqu’au dernier moment le gouvernement d’Ohanjanyan étant accroché au pouvoir, ne voulait pas démissionner et ne l’a fait qu’au moment où il était déjà très tard et les armées turques sont entrées à Alexandrapol (Gyumri). Ohanjanyan était déjà incapable de différencier les intérêts de l’Etat et du parti en satisfaisant les intérêts du bureau de parti et en leur servant exceptionnellement.

5) Robert Kocharyan

Président de la République d’Arménie, 1998-2008
Robert Kocharyan est devenu le parrain de la systématisation et de la cristallisation des régimes oligarchique et criminel en Arménie. Il est arrivé au pouvoir après des élections controversées.

C’était au cours des années de présidence de Kocharyan que les quotas économiques ont été divisés pour la première fois, les oligopoles et les monopoles ont été formés, les règles criminelles internes du système pyramidal ont été élaborées et les technologies de la fraude électorale ont été catégorisées. L’échec principal des processus de transition et de fondation de démocratie est sous sa responsabilité personnelle.

Kocharyan est l’auteur de transaction « Propriété contre les dettes » à la suite de laquelle l’Arménie a transmis à la Russie quelques entreprises nationales pour la dette de 100 millions de dollars comme l’Institut Mergelyan, l’usine Mars et la Centrale thermique de Hrazdan sans le cinquième bloc énergique. Grace à ses efforts soutenus presque tout le complexe énergétique d’Arménie est apparu entre les mains de la Russie en privant ainsi l’Arménie des garanties de sécurité et d’indépendance énergétique.

La présidence de Kocharyan a commencé en supplantant le Haut Karabagh du processus des négociations du conflit en rendant l’Arménie plus vulnérable devant les acteurs internationaux et en privant le Haut Karabagh de la possibilité d’être un facteur autonome. Grace à l’aggravation de l’impasse des relations arméno-turques pendant son présidence l’Arménie est sortie des processus d’intégration régionale.

 Le 27 octobre 1999, un crime sans précédent a eu lieu pendant lequel Karen Demirchyan, président de l’Assemblée nationale d’Arménie, Vazgen Sargsyan, premier ministre et 6 autres hommes d’Etat ont été tués. L’organisateur principal du crime n’est pas connu jusqu’à présent et le procès n’est pas dévoilé. Les oppositionnaires accusaient Kocharyan d’avoir dirigé le procès et d’avoir cessé l’instance illégalement. Tandis qu’il y a une conviction dans la société que Kocharyan était le vrai organisateur sous le parrainage russe. La période de sa présidence était pleine de nombreux assassinats des hauts fonctionnaires (vice-ministre du Ministère de Défense de la République d’Arménie, vice- ministre du ministère de Sécurité nationale, procureur général de RA etc.). Le 1 mars 2008 était le point culminent des événements sanglants de sa présidence quand la police a attaqué la nuit autour de 700-1000 manifestants protestant contre les élections frauduleuses qui dormaient dans leurs tantes à la place de Liberté en dispersant ainsi la grève assise. Le 1 mars l’armée a été engagée dans les processus inter-politiques, et le soir, 10 citoyens ont été tués et des centaines de gens ont été blessés à cause des armes à feu appliqués par le gouvernement. Un état d’urgence a été déclaré dans le pays, les sources d’information alternatives ont été bloquées et les prisons étaient remplis des prisonniers politiques.

Le format « économie en train de développement » défini par Kocharyan qui n’était rien d’autre qu’une tentative de management néo- soviétique a ruiné l’économie en cas de premier choc. Les problèmes d’infraction à la neutralité politique extérieure sont liés aux années de sa présidence. Pendant sa présidence l’Arménie s’est écartée du chemin de la formation d’une société démocratique et moderne.

4) Artachès IV (Artaxias ou Artašes), roi arménien, dynastie des Arsacides ou Aršakouni, 422-428

Selon les historiens, Artachès IV étant une personne inexercée, avait provoqué le mécontentement des ministres. Ils avaient exigé de la Cour perse qu’il soit privé du trône. Bien que Artachès ait nié les accusations contre lui, il a été privé du trône quand même, ce qui a conduit à la fin du royaume qui a été remplacé alors par un marzpanat et à la confiscation des trésors du palais royal des Arsacides. C’est à cause des fautes et de l’imprévoyance de ce roi jeune et sans expérience que l’Arménie a perdu si tôt son indépendance que la Géorgie, son pays voisin gardait encore longtemps.

3) Arsace III, roi arménien, dynastie des Arsacides, 378-390

Le règne du roi Arsace III a été juste nominatif, jusqu’à 384, le pays a été gouverné par Manouel Mamikonian. Celui-ci a remis l’Arménie et le roi Arsace à l’empereur romain avec une note spéciale avant sa mort : les négociations de la division de l’Arménie entre le Rome et la Perse avaient été déjà engagées. En 385, Arsace a quitté le pays vers l’Arménie romaine car il n’a pas pu organiser une révolte sérieuse et ne maîtrisait pas la vie politique de son pays. Après la division de l’Arménie en 387, il a régné dans la partie romaine complètement dépendante de l’empire, et en même temps il n’intervenait pas aux questions de gestion du pays. Après sa mort, les rois ne gouvernaient plus l’empire.

2) Héthoum II, roi arménien de Cilicie, 1289-1296, 1299-1306

Au cours de toute sa vie consciente le roi Héthoum II n’a pas pu décider entre « couronne et monastère » en refusant plusieurs fois le pouvoir au profit de ses frères et en le rendant continuellement. L’époque de son règne a commencé avec une perte considérable de l’intégrité territoriale de l’Arménie cilicienne et en aboutissant au mécontentement entre les souverains et au partitionnement du pays. Pour avoir une idée de la politique instable du roi Héthoum II il suffit de dire qu’il a refusé le pouvoir 3 fois en faveur de son frère Thoros. Sa politique et son comportement variable ont conduit constamment aux révoltes de ses propres frères et à l’occupation du trône en affaiblissant en fait le système gouvernemental d’état du pays. Il est important pourtant de prendre en considération que Héthoum II n’abandonnait pas le trône royal, mais il cédait temporairement son droit du pouvoir ce qui affaiblissait le pays en plus, après les attaques des Mamelouks. Il est devenu le fondateur d’une politique de faillite avec des concessions dogmatiques pour le patronage de l’Ouest ce qui a épuisé l’état arménien comme un cancer. Grâce à lui, l’unité publique -politique du pays a été violée, et le royaume Cilicien a perdu irrévocablement sa puissance d’autrefois. L’imprévoyance politique des rois Héthoum et Lévon IV est devenue leur fossoyeur étant assassinés à la suite de l’insubordination irréfléchie de Bilarghou, l’un des chefs d’armée des alliés Mongols.

1) Hovhannès-Smbat, roi arménien, dynastie des Bagratides, 1020-1041

Hovhannès-Smbat a été un roi faible de caractère, imprévoyant et incapable de lutte, qui en général n’était pas expert pour gouverner le pays. Malgré le fait que celui-ci avait hérité un Etat assez puissant de son père Gagik I, il n’a pas pu le garder à la suite de sa politique et a conduit à la chute la dynastie des Bagratides. Les révoltes intérieures, l’émigration, le refroidissement de la vie économique, les trahisons et la politique extérieure irraisonnable définissent son gouvernement et ont conduit le royaume puissant à la chute en quelques années. Après les combats pour la conquête du trône et en prenant le pouvoir dans ses mains Hovhannès-Smbat a signé un testament scandaleux à la demande de l’empereur Basile II et sous la pression du Catholicos, d’après lequel ses territoires passaient à la Byzance après sa mort. L’empereur de la Byzance Constantin Monomaque requiert son héritage, attaque l’Arménie et l’envahit en 1045 en mettant un terme à l’Etat arménien.


Auteur: Areg Kochinyan

Traduit par: Taisya Hovhannisyan, Shushanik Makaryan, Gohar Yuzbashyan, Nelly Petrosyan

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