La statue de Lénine ou la mort de l’immortel

Regardez, s’il vous plaît cette vidéo avant de lire l’analyse.
Au matin du 13 avril 1991, sur la place de la république (à cette époque encore la place de Lénine) a été démontée l’énorme statue de Lénine. Pour beaucoup de gens cet événement était perçu comme un acte symbolique de libération de la tyrannie de l’URSS. Mais ce fut encore plus, cela a été le processus de relâche du totalitarisme en Arménie, c’était la victoire de la justice contre un système basé sur la violence et le mensonge.

La préhistoire

D’abord, essayons de comprendre, qui était Vladimir Ilitch et qui était-il pour les peuples soviétiques.
Homme révolutionnaire et bolchévik, le chef de la Révolution d’Octobre, le chef de la République soviétique socialiste de la Russie, et le chef documentaire de l’URSS à partir de 1922, un homme politique, qui tâchait de la révolution mondiale prêchait son arrivée imminente, comme nous a montré l’histoire, qui a élaboré et qui a mis en application un système entièrement faux, imaginaire et non-viable, pour la réalisation ses projets irréaliste, à cause desquels des millions de personnes innocentes ont été anéanties et tout le système socio–politique s’est transformé.
Cette doctrine révolutionnaire a été appelé «marxisme-léninisme» à cause de changements qui ont été réalisés par Vladimir Lénine. Le rôle historique de Lénine ayant un impact sur l’Arménie et sur les arméniens on peut résumer par deux points suivants: 1.L’accord criminel avec la Turquie en résultat duquel était la transmission de la province de Kars, qui était la partie inséparable de l’Arménie orientale (avant l’Empire russe) et de la province de Sourmalu, 2.La chute de la Première République d’Arménie.
La perception de l’image de Lénine était tout autre à l’URSS et au RSSA. Si nous essayons de nous éloigner de la classification actuelle et si nous essayons de donner une description un peu philosophique à l’URSS, alors nous arrivons à la ressemblance de l’URSS avec les anciennes monarchies théocratiques orientale (les ressemblances entre léninisme/communisme et la secte religieuse a remarqué l’économiste anglais J. Keyns, dont l’article sur ce sujet vous pouvez lire ici).
Dans la secte le personnage de Lénine était la divinité principale, dont les statues étaient partout et décoraient les places centrale et les rues de toutes les villes (qui portaient aussi son nom), le parti était la classe de prêtres, qui a été considéré comme une institution infaillible et au–dessus de l’exécutif.
Les chefs de ce dernier: les membres du bureau politique, en fait, ont été les païens, les vieillards décrépits, qui ont été considérés comme les continuateurs des affaires du dieu: de Lénine sur la terre. Ils ont été au–dessus des tribunaux et des branches du pouvoir et ils jouissaient un pouvoir totalitaire.
Les gens ordinaires n’avaient pas les droits, ils devaient constamment avoir peur du système,  devenir la personne principale active de cette totalitarisme, jouer son rôle dans ce processus social de leurre (participer aux réunions absurdes, aux manifestations et scander l’expression «Les prolétariats de tous les pays, unissez vous», dont le sens et le but n’étaient pas intéressant et compréhensible pour lui.
La dignité humaine et la perception de soi, en effet, ont été baissés au niveau des animaux, parce que dans les processus socio-politiques ont essayé de priver le citoyen ordinaire de toutes sortes de possibilités, il devait avoir une seule orientation qui serait conforme a trait du parti.
Comme dans toutes les religions, ici également on a promis l’avenir radieux et qualitativement différent, c’était communisme. Le system comme toutes les religions avait ses rites et ses conseils (les réunions du parti, les auto-critiques, les conseils professionnels, les congrès, les manifestations etc).
Dans cette logique le personnage de Lénine a été divinisé, son activité est devenu inscrutable, on parlait au plus haut niveau sur ses capacités surhumaines (les histoires sur son grand cerveau ou sur les capacités exceptionnelles du cerveau), sur son (et ses théoriciens communistes précédents) héritage écrit, qui a été réduite à l’état de l’écriture sainte, tout a été installé dans son écriture: l’art, la culture, la science.[i]
L’auteur montre les ressemblances entre le communisme et le courant religieux, en se rendant compte que la théorie communiste réfute exceptionnellement l’existence de surnaturel, mais ça ne nous dérange pas d’appelé communisme la secte religieuse, parce que la religion pour le théoricien est avant tout un système de gouvernement avec les approches ontologiques uniques (habituellement totalitaire).
Et en RSSA c’est arrivait avec la distinction au maximum faible et villageois.[ii] Les raisons étaient suivantes: le nationalisme répandu en Arménie, lien organique avec son propre histoire, les relations tendues avec ses voisins, le traumatisme psychologique à l’échelle mondiale, le sous-développement de la culture politique locale, le pragmatisme. En résultat, notre héros en Arménie n’est jamais acquis de telles caractéristiques que les autres républiques soviétiques. Ici Lénine était devenu le symbole du communisme, de l’état et des ordres. Le symbole, qui semble éternel, inviolable et omniprésent. En raison de cela nous avons l’affaire encore avec la canonisation.

La statue

Revenons à la statue qui se trouve sur la place centrale d’Erevan. La décision sur l’installation de la statue du chef des peuples a été prise en 1924: liée avec les manifestations sur la mort de Lénine. Cependant, elle a été installée sur la place qui porte son nom en 1940, au 20ème anniversaire de la soviétisation de l’Arménie, le 24 novembre. Elle a été fait de bronze et de granit. L’hauteur de 7,5 mètres, par le sculpteur Sergey Merkurov, et par l’architecte Levon Vardanyan.
D’après le témoignage de Mark Grigorian: pendant les négociations monsieur Merkurov a proposé préparer la statue de cuivre. Cette proposition a mérité l’approbation par l’académicien Joseph Orbeli, qui était à Erevan. En été 1939 Paremuzova et Vartanov ont commencé à travailler sur le plan de piédestal. Les architectes ont préparé les plans dans un court temps. Les plans des parties particulières témoignaient les travaux minutieux des architectes. Par exemple, d’après le plan de Paremuzova ont été préparées les deux portes extérieures, qui menaient vers les tribunaux du gouvernement. La décoration stricte des portes a été prise du khatchkar de Gosh. Ainsi, on peut insister que tous les détails et les solutions sur la statue sont arméniens, sauf la statue essentielle et le symbole idéologique.

La mort de l’immortel

Il semblait que Lénine doit rester dressé pendant les siècles, mais la situation a changé avec le temps. Les temps inquiets pour la statue ont commencé à la fin des années 80 du siècle précédent et au début des années 90. Février 1991 les partisans de l’indépendance, qui participaient à la manifestation ont versé la couleur sur la statue. Et une nuit ils ont implanté l’explosif près de la porte de derrière et ils ont détruit la porte métallique.
Le 28 mars a été prise la décision à tirer la statue par le conseil municipal d’Erevan. Les députés ont voté unanimement et ont chargé du comité de «terminer les travaux du démontage de la statue jusqu’a 22 avril 1991.
Des réminiscences de la collaboratrice de la Galerie nationale Kima Mkrtchyan: «D’avance, il a été annoncé que le démontage de la statue de Lénine sera à 17:00. Il faisait beau. Sur la place il y avait beaucoup de monde. Il semblait que la statue doit être arraché complètement, et quand la tête s’était retiré, on a rit aux éclats. Puis ils ont arraché du piédestal le corps de la statue. En ce moment, des voix se font entendre dans l’air, les hommes ont célébré la «chute de Lénine». (…) – Lénine quitta la place qui portait son nom, pour trouver sa place honteuse dans la cour du musée…».
La foule contemplait une scène rare: la mort du dieu. S’écroulait ce qui semblait immortel s’écroulait, s’écroulait le symbole de tout qu’ils ont appris à croire, s’écroulait le fétiche de leurs idées.
Tout cela condensait les regards émus, égarés, et en confusion, que nous voyons dans le vidéo. Même dans les images noir et blanche il est compréhensible, que l’atmosphère était tendue, et que c’était un grand changement pour les contemporains. A cause de problèmes techniques la tête de Lénine a été décapité, pour organiser le démontage de la statue, cela n’avait pas le caractère symbolique, mais la réaction de la foule a montré, qu’ils ont compris à cette façon.
Ce qui a eu lieu à Erevan le 13 avril, n’était pas simplement le démontage de la statue, c’était un signal de la construction d’une nouvelle et c’était couronne funéraire des souvenirs du passé. On ne peut que deviner combien de centaines de fois l’expression «L’immortel Lénine» a été retentie, combien de fois a été honoré sa mémoire «éternelle». Mais c’était le jour de sa mort arménienne.
Les artistes peuvent insister de la valeur artistique et d’importance da la statue dans la sculpture arménienne, critiquer surtout le démontage du piédestal, et il peut sembler qu’ils ont raison, mais la faute est plus générale.
Le but principal de dresser telle statue n’est pas artistique, mais idéologique et le démontage aussi a le caractère idéologique. D’après nous, laisser le piédestal n’est pas convenable, parce qu’il ne sera pas employable pour une nouvelle statue ni par l’acception technique, ni par l’acception idéologique, et le vide piédestal n’est pas aussi convenable. Il est intéressant, que Tamanyan a remarqué et a essayé d’affaiblir le non-dit idéologique totalitaire susvisé.
La composition de la place était telle que là–bas il y avait deux points importants, la statue de Lénine et le musée d’Histoire de l’Arménie. Mais la coupole du musée d’histoire avait le rôle dominant dans la composition générale de la place, subordonnant ainsi l’histoire de l’Arménie et les idées d’Arménie de la légende soviétique. Ce discours devrait aussi avoir l’embranchement économique et politique en développant dans la culture.
En RSSA presque tous les domaines, presque tous les personnalités en vue étaient pour l’Arménie, la priorité pour eux était l’Arménie, et pas la ligne du parti (Bien que la ligne de l’Arménie ont baissé souvent au niveau du nationalisme ethnique). Ainsi, il faut affirmer que l’idée culturelle de RSSA était antipode de l’idée soviétique, préférant l’arménienne. La victoire finale de la mentalité soviétique ont peut estimer l’activité du maire d’Erevan Hambardzoum Galstyan. Dans la vidéo, on peut le voir à 0.22 seconde (en veston blanc). C’était lui qui dirigeait l’opération du démontage.
Dans les mémoires[iii] d’ethnographe Levon Abrahamyan nous rencontrons une partie de la conversation avec Galstyan, qui permet de supposer, que le maire avait l’intation de construire un jardin du terrorisme (plus tard une idée pareille a été réalisé en Budapest d’une façon de la maison du terrorisme). Mais ces idées n’ont pas été réalisées a cause de la démission, puis a cause du meurtre de monsieur Hambardzoum Galstyan, et le discours durant plusieurs ânées est resté inachevé, d’après l’auteur.
L’histoire de la période soviétique ne doit pas être laissée hors des marges et oublié, mais elle doit recevoir une estimation historique exacte. C’est–à–dire la place de la statue de Lénine n’est pas la cour du musée d’histoire, mais un jardin spécial, où seront tous les monuments et les mémoires matérielles du terrorisme et du totalitarisme soviétiques.

L’héritage

Qu’est-ce qui s’est passé après? La statue, la tête et le corps de la statue sont situés dans la cour du Musée de l’Histoire. En 1996 a été démonté le piédestal. Les restes sont conservés dans le dépôt de la mairie à Charbakh. En 2001, quand en Arménie on célébrait le 1700ème anniversaire du christianisme, à ce propos sur la place de la statue a été dressée une croix. Quelques années plus tard, elle a été remplacée par l’écran publicitaire. En outre, pendant ces dernières années, ont été organisés quelques concours, dont l’un des conditions principales était l’occupation de la place libre de la statue. En 2007 la revue «Ереван» discutait (depuis 1999) la question du déplacement de la statue de David Sassoon à cet endroit.
Les dernières années, les événements ukrainiens sont aussi remarquables. Sauf les détours politiques et économiques il y avait lieu aussi la secousse dans le champ des symboles. Les foules des citoyens Ukrainiens renversaient tous les statues de Lénine et d’autres hommes soviétiques. A cause de l’incurie de ses pères fondateurs, l’Ukraine a payé tel prix barbare.
Le changement de la statue de Lénine en Arménie a été fait au bon moment et à la bonne approche, nos hommes d’Etat ont traité d’une manière réaliste et ils ont prédit l’avenir assez exact.
Cependant, à notre avis, cette partie de la place ne doit pas être laissée vide.

Haïk

Comme nous avons déjà indiqué, après le démontage de la statue de Lénine il y avait plusieurs propositions de construire quelque chose à cette place. L’auteur propose de dresser une nouvelle et grande statue de Haïk et pour cela il donne des brèves argumentations.

  1. Notre histoire millénaire et la base de la conscience nationale sont liées avec le nom de Haïk, il est notre ancêtre créateur. Notre pays, la République d’Arménie porte le nome de Haïk.
  2. Indépendamment de ce que Haïk est un personnage légendaire ou non (comme montre l’histoire, tels personnages sont toujours assaisonnés par des motifs légendaires), cependant, il est notre dirigeant et le patriarche du peuple arménien.
  3. Haïk est notre obélisque de la base indo-européenne, la réalisation de la légende de nation et de l’histoire, grâce à qui dans la mythologie païenne et chrétienne, il a une importance principale pour nous.
  4. Haïk est un personnage militant, qui lutte pour l’indépendance et le symbole de notre identité culturelle.
  5. Haïk est notre premier général victorieux.
  6. Nos provinces portent les noms des petits-enfants et des enfants de Haïk.

Ainsi, la solution parfaite sera le dressement de la statue de Haïk sur la place centrale d’Erevan. L’installation de la statue sera une impulsion cristallisant pour notre société. Le champ sémantique de ce symbolisme sera une innovation formant de l’image concentrée de la patrie dans la conscience régulatrice et social, qui peut provoquer une nouvelle vague de mobilisation sociale et politique.

Deux mots …

L’impulsion d’écrire cette analyse est parue chez l’auteur après avoir regardé cette vidéo. L’auteur attache de l’importance non seulement au rôle des symboles et de leurs destins dans des processus sociaux, mais aussi leur évaluation historique exacte. Le démontage de la statue de Lénine était un processus juste dès le début jusqu’à la fin, qui était plus grand et plus important, qu’on peut croire au premier coup d’œil, car c’était un pas vers la construction d’une société libre et la destruction des chaînes totalitaires. La trace du totalitarisme n’est pas encore liquidée complètement dans notre conscience, mais dans cet affaire nous avons acquis plus de succès que la plupart des anciennes républiques soviétiques, et il faut continuer cet affaire attachant de l’importance aux succès que nous avons acquis.


Bibliographie

  1. Լենինի արձան` (ան)կենդանի պատմություն,
  2. http://www.mediamax.am/am/news/yerevan-XX-century/6339/
  3. Լենինի արձանի հանումը, 1991թ.,

https://www.youtube.com/watch?v=JSQELITEcHs

  1. Leon Trotsky, Lenin, Encyclopedia Britannica, 14th edition,
  2. https://www.marxists.org/archive/trotsky/1939/xx/lenin02.html
  3. Lenin and the First Communist Revolutions, I,
  4. http://econfaculty.gmu.edu/bcaplan/museum/hisfram1.htm
  5. http://econfaculty.gmu.edu/bcaplan/museum/hisfram1.htmДж. Кейнс, Беглый взгляд на Россию,
  6. http://ecsocman.hse.ru/data/441/927/1216/19Kejns_Beglyj_vzglyad.pdf
  7. Գոռ Մադոյան, Անուժների ուժը, http://bit.ly/2dMQQ5Y
  8. Левон Абрамян, Борьба с памятниками и памятью в постсоветском пространстве


[i] Quand Aram Khachaturian écrivait le ballet «Spartak» il avait les doutes, que ça ne sera pas saisie par le parti, mais l’un de ses amis l’académicien Arkadi Arakelyan a dissipé ces doutes, indiquant les expressions positives dans un tome de Karl Marx, ce qui pourrait être une justification à valeur requise pour écrire un travail.

[ii] L’exemple de cela est l’indifférence, qui domine envers des idées, souvent le libéralisme, qui arrive à la légèreté, sur les historiettes, qui étaient très populaires entre la population sur le régime au pouvoir. L’atmosphère d’horreur, qui tempêtait en URSS, qui n’est jamais répandu en RSSA, en plus l’administration d’Arménie essayait d’adoucir ces vagues et défendre les «nôtres» du danger.

[iii] Левон Абрамян, Борьба с памятниками и памятью в постсоветском пространстве, (Acta Slavica Iaponica, Tomus XX, 2003, c.25-49)


Auteur: Areg Kochinyan. © Tous droits réservés.

Traduit par Gayanée Kirakossian.