Dans l’article «Sur la relation entre psychologie analytique et la création poétique-artistique », C.G.Jung examine les principes de la psychologie, ainsi que leurs relations avec l’œuvre d’art et le processus de sa création. Il considère le fait incontestable que ces deux dimensions sont étroitement liées, malgré leurs différences évidentes.Mais le psychanalyste pense que cette interconnexion n’est pas un phénomène profond, mais superficiel car chaque création, quels que soient son genre et son sexe, présente un aspect psychologique et celui-ci est créé par des individus. Il exprime l’opinion que la psychologie est une science et que l’œuvre d’art ne l’est pas. Donc, cela ne peut être vu que du point de vue esthétique, mais pas psychologique[1].
C.G.Jung est convaincu que l’art n’est pas une science, et la science n’est pas un art. Ces deux plateformes ont donc leurs propres particularités, qui peuvent être expliquées par elles-mêmes. C’est pourquoi, lorsque nous parlons de la relation entre la psychologie et l’art, nous traitons uniquement de la partie de l’art qui peut être soumise à une analyse psychologique. Et quelles que soient les conclusions suite à cette analyse psychologique, elles se limiteront toutes au processus psychologique[2] de l’œuvre d’art et ne traiteront pas des questions profondes ni des problèmes de l’art.
Examinant les principes de la psychanalyse de Freud, il note que le travail artistique et poétique était auparavant interprété par de simples éléments psychologiques, tels que la tentative d’expliquer la relation artistique entre l’artiste et ses parents. Cependant, il convient de noter que ces informations ne peuvent pas aider à rendre nos concepts plus profonds. En fait, avec cette méthode, ce travail peut être vu parallèlement à d’autres phénomènes liés à la vie, notamment les maladies mentales, les névroses et la psychose, les aventures positives et négatives, les croyances, les traits de caractère, les intérêts spécifiques, etc. Selon la théorie de Freud, ce sont toutes des traces de l’inconscient opprimé, étroitement liées aux relations entre l’enfant et ses parents. Cependant, il ne faut pas laisser la même explication aux divers phénomènes mentionnés ci-dessus. Si nous considérons l’œuvre d’art en tant que névrose, alors toutes les œuvres d’art sont des névroses ou bien chaque névrose est une œuvre d’art. C’est pourquoi il est impossible de placer l’œuvre d’art et la névrose sur une seule et même plateforme.
Tout le monde a des parents : les femmes qui ont des complexes féminins ou maternels et les hommes qui ont des complexes masculins ou de pères, tous caractérisés par un comportement de dépendance sexuelle ainsi que par les problèmes de l’humanité universelle.Comme exemple, Jung indique que si un poète est influencé de sa relation avec son père, un autre de son intimité avec sa mère et le troisième peut avoir une influence de la maturité sexuelle ou de l’expérience. En examinant plus attentivement, nous verrons combien il est étrange que toutes ces caractéristiques sont typiques des gens ordinaires.
La direction de la psychologie médicale fondée par Freud a donné aux historiens théoriciens de nouvelles possibilités de lier et de mettre en parallèle l’œuvre d’art et des émotions personnelles et intimes. Pour être juste, il faut noter que Jung considérait la théorie de Freud comme un moyen de comprendre en profondeur l’anxiété artistique de l’artiste, qui est très probablement associée à la petite enfance. Jung ne refuse pas strictement le point de vue de son professeur, parce qu’il croyait que cela pouvait être utilisé et atteint, mais ne devait pas tomber dans les extrêmes. La psychanalyse de l’art dans les limites mentionnées ne donne pas l’occasion de révéler les nuances de l’affaire qu’il est possible de remarquer dans l’analyse littéraire-psychologique. Aussi intéressantes que soient l’enfance du créateur, ses relations avec son père ou sa mère, elles ne peuvent pas être la clé pour décoder ses œuvres.
Freud a utilisé sa théorie de la psychanalyse de manière à pouvoir atteindre les sous-espèces de la psychologie humaine, le subconscient. Mais toutes ses méthodes étaient plus médicales. Il examinait tous les cas, les analysait et faisait les associés et les autres méthodes à conduire à un inconscient ou à un subconscient soumis, lequel à son tour avait un code sexuel. Il convient de noter que toutes les réalités, névroses ou idées exprimées dans le travail ne sont pas liées à l’instinct sexuel et à la libido. À cette occasion, Jung écrit dans l’article « La relation entre la psychologie analytique et la création poétique-artistique» :«… La psychologie analytique doit complètement mettre fin aux préjugés médicaux, car le travail artistique n’est pas une maladie et par conséquent il exige une approche totalement différente, pas médicale[3]».
Lorsqu’un botaniste étudie une plante, il peut en révéler le secret, mais la flore entière ne s’ouvre pas devant ce chercheur. C’est la même chose avec la psychologie et la psychanalyse.
Les œuvres artistiques peuvent être planifiées ou dirigées contre tout phénomène. Dans ce cas, l’auteur dirige toute son imagination vers sa réalisation, de sorte que nous ne pouvons pas dire que tout cela est lié à la libido.
Bien que l’auteur lui-même ait planifié et voulu l’écrire, le créateur lui-même dictece que doit être écrit, ses formes et ses moyens. Dans ce cas, le créateur est un peu en dessous de la scène artistique, parce qu’il devient simplement un moyen de faire quelque chose entre ce qu’il doit dire et écrire. Jung donne de l’importance à cela : lorsque le créateur n’est pas aussi important que le travail créatif et l’œuvre d’art déjà prête. Il croit que le créateur est sous le contrôle du matériel, car le matériel est régi par lui, et non par son auteur. La conviction qu’il contrôle la scène artistique, selon Jung, est une illusion de conscience, comme quand il semble à l’homme qu’il nage dans la direction du courant, alors qu’il le dirige dans sa direction.
Les théories du fondateur de la psychologie analytique offrent aux critiques littéraires et aux critiques un large éventail d’opportunités pour explorer le travail artistique. Les œuvres bien connues, qui ont leurs propres analyses, peuvent soudainement nous apparaître sous un angle différent et révéler des idées très différentes. Cependant, si des éléments jusqu’ici inaperçus apparaissent soudainement dans l’œuvre d’art, ils ne sont pas simplement des illusions de pensée artistique, car une personne ne pourrait pas les voir si elle n’était pas vraiment là. Dès le début, tout était en préparation, mais ils étaient obscurcis par des personnages ou des archétypes. La littérature symbolique n’a pas besoin d’être ainsi divulguée en termes de symboles, car, selon Jung, elle suppose déjà que ce qui est dit n’est pas réel, mais a un sens secret et caché.
Et enfin une question se pose: L’art et l’œuvre d’art, ont-ils un sens? Peut-être que l’art n’a aucune signification et que nous faisons tous des suppositions et des jugements sur nous-mêmes, ce qui a du sens. La réponse de Jung est cependant: Il n’y a rien sans signification et sens, et tout ce qui semble insensé devrait être considéré du point de vue de la psychanalyse et des archétypes[4]. Et encore une fois, le psychanalyste mène à l’idée que c’est l’inconscient qui est à la base de tout avec son archétype.
Après avoir étudié l’article de Jung «Sur la relation entre la psychologie analytique et la création poétique-artistique» et l’école psychanalytique et archétypale, nous en sommes venus à croire que la personnalité et le travail artistique sont en contact étroit. Ce lien est souvent révélé par la psychanalyse, qui à son tour démasque l’inconscient et élève les archétypes. Ils servent à la création de la scène artistique et à l’étude de ses nuances.
Auteur: Arlina Sargsyan © Tous droits réservés.
Traduit par: Gohar Youzbachian