Un entretien de Rima Grigoryan avec les auteurs des affiches politiques de 1988: peintres Grigor Khachatryan, Artak Baghdasaryan et Norayr Ayvazyan (Généralissime).
En étudiant les affiches du mouvement, l’ethnographe Harutyun Marutyan a identifié environ 20 groupes de sujets. Quel était le contenu des affiches que vous avez principalement réalisées?
Artak Ce que nous faisions, était tout d’abord antisoviétique, c’est-à-dire, que cela ne concernait pas forcément le Karabakh.
«La main clouée de la victoire», Grigor Khachatryan [l’illustration de la une de la revue «Garoun» (Printemps)]
Norayr Nous avons commencé pares affiches de contenu antisoviétique. Au début, ce que nous avons fait était tellement radical, qu’on disait de la tribune qu’on n’avait rien à voir avec nous.
Grigor Ce que nous faisions était bien en avance sur les textes des manifestations,sur les appels, car ils essayaient toujours de parler au Kremlin au niveau diplomatique.
Pourriez-vous nous parler de certaines de vos affiches?
Grigor Je me souviens qu’à cette époque une décision très stupide avait été prise, c’est pourquoi le Généralissime (Norayr Ayvazyan) avait réalisé l’affiche «Selon la décision, c’est noir, selon la décision, c’est blanc».
Norayr Oui, ils avaient pris une décision absurde: à Matenadaran nous avons accroché des affiches noires et blanches: sur l’affiche noire il était écrit : «Selon la décision, c’est blanc»; et sur l’affiche blanche il était écrit : «Selon la décision, c’est noir». Lors de la grande manifestation cette affiche énorme a été très efficace.
Grigor J’avais ajouté un élément de Kremlin sur un vrai bottillon, dans lequel les gens, on ne savait pas trop pourquoi, avaient commencé à mettre des monnaies. Puis on l’a transformé en graphisme…
Source: archives du site hambardzum.am
« Traduit par Hermine Muradyan »
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