Révolte et révolution
Peut-être il faut consentir à l’idée que la révolte est un des phénomènes historiques, qui rencontre fréquemment dans le cercle de l’histoire malgré les facteurs temporels et spatiaux. Nous pouvons citer non seulement les exemples de l’histoire intérnationale, mais aussi ceux de notre histoire, comme la rébellion de Spartacus, la bataille de Vartanantz et d’autres. Qu’est-ce que la rébellion et quelles sont ses caractéristiques? Disons qu’il s’agit premièrement d’une lutte armée. Mais elle est dirigée contre qui? et quel est son but? Ce n’est pas clair. Parfois la rébellion est dirigée contre le joug étranger avec les tendances de la constitution de la structure de l’État propre et de l’amélioration des conditions de la vie des rebelles. Parfois la rébellion est dirigée contre l’administration propre. En ce cas-là le but principal est la prise du pouvoir ou imposer au pouvoir de faire quelques concessions concernant les intérêts des rebelles. Comme une règle, les rébellions ont une fin infructueuse, après laquelle les participants sont qualifiés par des pouvoirs en fonction, comme désobéissants, transgresseurs et enfin rebelles. Là nous souhaiterons attirer l’attention du lecteur sur le point très important selon l’avis de l’auteur: si quelques rébellions célèbres dans l’histoire avaient la fin réussie, aujourd’hui elles seraient qualifiées par la pensée de la science historique comme les révolutions. Pour rendre ça plus clair discutons des exemples concrets en rompant le stéréotype selon lequel l’histoire n’aime pas le mot «si», imaginons qu’au xive siècle siècle la révolte des paysans mené par Wat Tyler, menaçait d’éliminer le droit féodal en Angleterre. C’est inutile de dire qu’elles seront les conséquences de cette révolution en cas de victoire. Pour la réalité européenne du xive siècle siècle l’élimination du droit féodal n’était qu’une révolution. Les phénomènes semblables qui menacent d’abolir une disposition fondamentale du système social, mais qui sont vaincus et qui s’appellent une révolte, ne sont pas rares dans l’histoire. Ça suffit pour justifier le point de vue, selon lequel les phénomènes politiques étaient appelés révolte, pas révolution à cause de leur fin sans gloire. De plus, en développant ce point de vue, on peut affirmer que certains révolutions seraient considérées aujourd’hui comme la révolte en cas de la fin sans succès. En fait, on peut affirmer que chaque révolution est tout d’abord une révolution. Notons que cela ne concerne pas toutes les révolutions, car ce ne sont pas toutes, qui supposaient les changements radicaux, la création de quelque chose nouvelle, en cas de victoire. Ajoutons aussi que l’échec des révolutions dépend principalement du fait, que dans une période historique concrète avec les causes objectifs on découvre toutes les conditions nécessaires, politiques, socio-économiques, qui existent en cas des processus révolutionnaires pour atteindre la victoire.
Réformes et révolution
À première vue, il est difficile de trouver quelque ressemblances entre la révolution et les réformes réalisées par l’élite dominante. Selon la conception de la pensée politique actuelle l’une des caractéristiques la plus importante de la révolution est le changement du pouvoir en fonction, qui n’a pas vraiment aucun rapport au phénomène de «réforme». Mais nous savons, que la caractéristique la plus importante, c’est la création d’une nouvelle chose, ne niant pas le fait, qu’au résultat de la création susmentionnée les régimes en vigueur se sont oubliées presque toujours ne pouvant pas s’adapter à la situation créée. Mais dans l’histoire il y a au moins un précédent où l’élite dominante peut s’adapter à l’idée nouvelle et transformer progressivement en estimant correctement l’impératif du moment et en démontrant une diplomatie flexible. Cela concerne le Royaume-Uni (Angleterre). L’élite anglo-saxonne enpassant une fois le chemin des processus révolutionnaires montre sa souplesse origine, en comprenant que la négligence du fait de l’inévitabilité historique aboutira aux conséquences imprévisibles, donc elle fait des réformes progressives, qui ont la signification révolutionnaire pour l’Angleterre au cours des siècles. C’est vrai, qu’elle n’est pas accompagnée de l’usage de la violence, de la participation active des masses de rue et d’autres traits qui sont typiques pour la révolution classique.
En tous les autres cas les réformes susmentionnées n’avaient pas le but de résoudre des problèmes vitaux pour le développement futur de cet État. Contrairement à l’élite anglo-saxonne les autres ont fait des réformes cosmétiques au lieu de s’attaquer aux défis surgis, civilisationnels des ethnies, en espérant garder leur position dominante de cette façon. Ça ne signifie pas que les Anglo-Saxons étaient plus patriotiques ou ils aimaient beaucoup plus leur peuple, que les autres: pas du tout, parfois c’était au contraire. Le problème est ce qu’ils comprendent tous les changements, qui ont eu lieu dans tous les domaines de la vie intercommunautaire sont maintenant les faits indiscutables et la lutte contre eux est pleine de conséquences tragiques pour eux et pour le public à la fois. En un mot le secret est dans le potentiel intellectuelle des pouvoirs en fonction et dans les désirs réels pourquoi pas. Ne voulant pas humilier le potentiel intellectuel des autres nations, nous pensons qu’ils ne détenaient pas toujours les rênes du pouvoir, bien que nous ne nions pas l’influence de leurs idées sur les pouvoirs dans une période historique (comme la France).
En fait si nous ne prenons pas en compte le précédent des Anglo-Saxons, les changements susmentionnés n’ont aucun rapport à la révolution, car ils n’ont pas tendance à faire des changements radicaux, de plus ils sont privés de toutes les caractéristiques de la révolution. C’est seulement le précédent anglo-saxon, qui est devenu la cause d’étude dans le cadre de l’analyse.
Coup d’État et révolution
Parmi les phénomènes historiques discutés dans le cadre de cette analyse, se sont ces deux qui ont beaucoup de ressemblances. Dans l’histoire il y a beaucoup de cas où l’un phénomène d’entre eux a été présenté sous la voile de l’autre par des causes objectives ou subjectives. En effet, la frontière qui se trouve entre la révolution et le coup d’État est instable. Selon le point de vue adopté:
- Le coup d’État est la prise violente du pouvoir par un groupe de personnes
- La participation des masses populaires massives n’est pas obligatoire
- Le coup d’État est accompagné du recours à la violence
- Du changement du statut social de certains groupes sociaux
- De la création de nouvelles lignes de division à l’intérieur de la société
- On emploie les moyens, qui sont considérés comme illégaux par les pouvoirs en fonction. Comme nous voyons tous les points, sauf le deuxième sont les traits propres à la révolution. Mais par notre persuasion profonde le coup d’État peut aussi s’accompagner de la participation active des masses populaires. Les événements de la Russie en octobre 1917 sont la preuve de cela. Il est incontestable que la majorité des Russes a participé activement aux événements susmentionnés. Mais peut-on dire que c’est une révolution? Non, à notre avis. Nous le justifions par la simple vérité que les événements d’octobre n’étaient pas le début d’une chose nouvelle malgré les déclarations emphatiques des communistes, selon lesquelles ils créeraient une société qualitativement nouvelle, basée sur les principes du socialisme. Beaucoup de personnes se mettraient d’accord que l’Europe a été plus proche et il continue être proche du socialisme que l’Union soviétique et aujourd’hui particulièrement son successeur la Russie. C’est-à-dire les événements d’octobre de 1917 était plus d’un coup d’État qu’une révolution, dont le résultat principal était le remplacement de la famille tsariste par le Parti communiste. Mais nous ne sous-estimons pas le rôle de ces événements dans l’histoire du peuple de la Russie et d’URSS et n’oublions pas que les sept décennies de l’existence de l’URSS avaient beaucoup d’avantages pour les pays membres.
En ce cas-là quelle est la différence entre le coup d’État et la révolution. Nous pensons que le clou est la création qualitative d’une chose nouvelle, mais pas le remplacement des porteurs du pouvoir par ceux-ci nouveaux. Cette idée nous permet de conclure que chaque coup d’État a théoriquement le potentiel pour devenir le stimulant de futurs processus révolutionnaires.
Alors en ce cas-là tout dépend des capacités des forces nouvelles qui sont arrivées au pouvoir au résultat d’un coup d’État, des désirs réels et de la volonté politique, contrairement à la révolution, en cas de laquelle les changements radicaux ne dépendent d’aucune force, parce qu’elle est considérée comme le produit de l’inévitabilité historique. C’est-à-dire la révolution développe pendant les décennies ayant ses conditions économiques, politiques et sociales, mais le coup d’État est la prise du pouvoir par un groupe de personnes, parfois avec la participation des masses populaires insatisfaites, mais parfois avec la protection des forces extérieures.
Réalité de l’Arménie
Comme nous avons mentionné plusieurs fois que les conditions mûres, historiques sont nécessaires pour la révolution. Les Arméniens pensent qu’il n’y a pas encore les conditions nécessaires, sans nier le fait, que notre pays se trouve dans une situation socio-économique difficile et surtout il est corrompru. Pour rendre cette déclaration plus convaincante, il suffit de comparer la situation pré-révolutionnaire des pays révolutionnaires avec la réalité actuelle de l’Arménie. En réalité ça ne concerne pas «les révolutions importées de l’extérieur», qui n’avaient aucun rapport au phénomène de la révolution. Surtout cette dérnière est très dangereuse en cas de notre pays où beaucoup de forces sont intéressées par la déstabilisation de la situation intérieure de l’Arménie et par la soumission de leur pouvoir dans notre pays, pourquoi pas.
Si nous pensons un moment que l’Arménie se trouve dans la situation pré-révolutionnaire, nous devrons comprendre l’impératif du moment. Ne voulant pas aider les autorités, imaginons les conséquences des processus révolutionnaires qui peuvent continuer quelques années (entourés des ennemis) dans un pays comme le nôtre. Sans doute l’Azerbaïdjan se dépêchera d’utiliser cette situation, dont la Turquie proposera son soutien inconditionnel. L’attitude de nos autres voisins est imprévisible. En ce qui concerne la situation intérieure, comme Robespierre dit «la révolution dévore ses propres enfants, ce n’est pas clair que quelles forces essayeront de pêcher en eau trouble». Dans cette situation l’élite nationale doit avoir le dire important et elle doit essayer de faire sortir le pays avec peu de pertes de la situation créée. En disant l’élite, nous avons en vue le potentiel de la nation qui n’est pas seulement intellectuel ou bien riche, mais ceux qui sont responsables des autres citoyens et ils mettent à profit leurs possibilités pour les intérêts nationaux, mais pas pour ceux-ci massifs.
Comme nous voyons la révolution n’a pas de bonne perspective pour notre société. En ce qui concerne les réformes susmentionnées, notons immédiatement que ce ne sont pas réalistes en cas de l’Arménie. Les réformes peuvent donner le résultat attendu, quand les représentants de l’élite nationale sont au pouvoir, ceux qui en comprenant l’impératrif du moment, font des réformes, vraiment ayant le but de faire sortir le pays d’une situation difficile. Dans tous les autres cas les réformes sont fausses, cosmétiques qui ont le but de jeter de la poudre aux yeux des citoyens et de garder leur pouvoir propre. Comme les pouvoirs en fonction de l’Arménie sont loins d’être l’élite nationale, la cause véritable des «réformes est claire». On conseille à ces derniers d’étudier et de ne nier pas les leçons de l’histoire. Tous ceux qui ont espéré de garder le pouvoir avec ces réformes, ont gagné le temps ayant la fin sans gloire.
En cas d’un coup d’État c’est très dangereux et on peut dire que c’est aventurisme pour la structure de l’État de l’Arménie, car ce n’est pas clair qui arrivera au pouvoir, quels seront ses buts, il servira aux intérêts de quels centres de force? La même histoire montre que la plupart des coups d’État est réalisée et elle continue à être réalisée principalement par le soutien et le parrainage des forces externes jusqu’à aujourd’hui. Voilà pourquoi nous considérons que le coup d’État n’est qu’admissible quand l’élite nationale arrivera au pouvoir en réalisant seulement la politique nationale de l’État.
Comme nous voyons en cas des trois phénomènes le rôle et la signification de l’élite nationale sont très importants. Comme Arnold Toybee dit «Ce n’est pas la foule collective, mais c’est seulement l’élite nationale qui est capable de résoudre les défis civiles des sociétés». Donc, malgré les développements possibles de la vie politique (économique, pourquoi pas) de l’Arménie, tout dépend de l’élite. Si les représentants de l’élite comprennent toute la résponsabilité, s’unissent et ils font tous les efforts possibles pour faire sortir le pays de la grave situation, ils réussiront sant doute, sinon les conséquences seront tragiques…
URL://URL://https://archive.org/stream/OnRevolution/ArendtOn-revolution_djvu.txtBibliographie
Auteur: Hayk Patyan. © Tous droits réservés.
Traduit par Lilit Harutyunyan.